REFORME DES RETRAITES : OU EN EST-ON ?

Ce mardi 3 janvier et ce mercredi 4 janvier, la première ministre Élisabeth Borne reçoit les partenaires sociaux pour une ultime session de « concertations », avant la présentation des arbitrages finaux de la réforme le 10 janvier. Côté Fonction publique, Stanislas Guérini reçoit en bilatérale chaque organisation syndicale représentative, dont l’UNSa en la personne de Luc Farré le secrétaire général de l’UNSa Fonction publique, ce 5 janvier.

Le projet du gouvernement sera présenté en Conseil des ministres le 23 janvier prochain, pour une entrée en vigueur à la fin de l’été.

A 15 jours de la présentation finalisée de ce projet, on voit le peu de place accordé par ce gouvernement au dialogue social ainsi qu’aux droits et avantages des futurs retraités !

Faisons le point sur ce dossier important qui nous concerne tous :

  • Un report de l’âge légal de départ de 62 à 65 ans

Il s’agit de la disposition de la réforme qui agrège le plus de critiques. Le projet initial du gouvernement était de repousser l’âge légal de départ en retraite, de 62 ans à 65 ans, à un rythme progressif de quatre mois par an.

Ainsi, il atteindrait 63 ans en 2025, 64 ans en 2028 et 65 ans en 2031.

La première génération concernée par le recul de l’âge de départ sera la génération née au deuxième semestre 1961.
L’âge d’annulation de la décote restera fixé à 67 ans.

  • Une retraite minimale à 1200 euros ?

Le projet du gouvernement prévoit l’instauration d’un montant minimum de pension pour les retraités avec une carrière complète. Celui-ci est fixé à 85% du Smic, soit environ 1200 euros net. Cette disposition pourrait ne concerner que les futurs retraités.

  • La suppression des régimes spéciaux

Le gouvernement compte supprimer les régimes spéciaux de retraite, uniquement ceux qui permettent aux bénéficiaires de partir à la retraite avant l’âge légal. Parmi les régimes impactés figurent par exemple ceux de la Banque de France, de la RATP, ou des salariés des Industries électriques et gazières (IEG). Ne seraient concernés que les nouveaux recrutés, la fameuse clause du grand-père, qui est déjà appliquée à la SNCF depuis la réforme de 2018.

Les échanges, fin octobre, entre l’UNSa FP et le Ministre de la fonction publique ont permis de confirmer :

  1.     Pas de modification de la structure du système de retraite des agents publics.
  2.     Pas de remise en cause du calcul sur l’indice détenu pendant les 6 derniers mois.
  3.     Pas de remise en cause du service actif actuel.

Néanmoins, il reste des zones d’ombre sur ce que pourrait devenir ce service actif pour les nouveaux entrants dans ces métiers de la FP.

  • La prise en compte des carrières longues

Le gouvernement promet de prendre en compte, dans son projet, les carrières longues. Aujourd’hui, un système spécial permet à ceux qui ont commencé à travailler tôt et cotisé longtemps de partir plus tôt que l’âge légal.

Dans un entretien à la presse régionale quelques jours plus tard, le ministre du Travail Olivier Dussopt a proposé la création d’un dispositif «carrières très longues», pour permettre à ceux qui ont commencé à travailler avant leurs 18 ans de partir quatre ans avant l’âge légal.

En attendant, toujours rien sur la pénibilité, l’emploi des seniors ou la garantie d’une retraite en bonne santé.

Le gouvernement s’apprête à faire passer au forceps une réforme des retraites brutale, injuste et injustifiée

Il s’agit en effet d’une réforme sans vrai fondement mais avec une vraie casse sociale en perspective :

  • Aujourd’hui, l’âge réel de départ à la retraite s’établit déjà en moyenne à plus de 63 ans. Pour sauvegarder un montant de retraite acceptable, les salariés préfèrent partir plus tard. Et les effets des réformes précédentes ne se sont pas encore faits sentir complètement.
  • Après le « quoi qu’il en coûte », pour rassurer les syndicats patronaux, Emmanuel Macron est revenu à ses fondamentaux idéologiques : baisse des impôts sur les sociétés et baisse des impôts de production. Tout cela dans un contexte budgétaire tendu alourdi de très nombreuses mesures de soutien aux entreprises depuis 2020. Les fonctionnaires, eux, attendent toujours une vraie revalorisation du point d’indice et des évolutions de carrière réelles qui leur permettraient une retraite décente !

Pour l’UNSA, rien n’a changé. Face à cette réforme des retraites, nous disons  :
Ni un jour, ni un mois, ni un an de plus !